Congrès Mondial de Justice: « Nos difficultés ne sont pas assez reconnues »
Après une semaine de congrès mondial sur l’accès à la justice pour les jeunes, les participants scellent leur engagement à respecter la non-discrimination et l’inclusivité des jeunes. La justice doit adapter chaque traitement à la situation de l’enfant et favoriser les mesures non privatives de liberté. Coorganisé par Terre des hommes, l’événement a relevé diverses violations de la Convention des droits de l’enfant, qui célèbre aujourd’hui son 32e anniversaire.
A l’issue du Congrès, une déclaration commune a été signée. Elle sera traduite en plus de 40 langues et scelle l’engagement des acteurs judiciaires et politiques, des institutions publiques et des Etats à travailler main dans la main avec les jeunes pour garantir un accès égal, non discriminatoire et inclusif à la justice pour toutes et tous les enfants du monde. Bien que le principe de non-discrimination soit un pilier fondamental de la Convention des droits de l’enfant, les jeunes sont encore régulièrement lésés par les systèmes judiciaires. «Dans de nombreux pays du Moyen-Orient, des enfants sont condamnés à la prison sans même avoir vu un avocat. Il n'y a pas de procès équitable, pas de défense, pas de preuves claires dans de nombreux cas. La justice pour les enfants ne peut être rendue s'ils n'ont pas accès à l'aide juridique», déclare Marta Gil, coordinatrice du programme d'accès à la justice de Tdh pour la région MENA..
Le traitement doit être adapté selon les besoins de l’enfant, sa situation, et son état de santé. Un soutien psychosocial doit être mis en place pour l’aider, ainsi que sa famille, à faire face aux événements. La déjudiciarisation, la justice réparatrice, les mesures non privatives de liberté doivent être favorisées : privilégier la réhabilitation et la réinsertion des jeunes au lieu de la condamnation permet de réduire les cas de récidives.
Les enfants en contact avec la loi sont confrontés à des formes multiples d’adversité, souvent cumulées, qui favorisent les comportements délinquants : violence domestique, précarité, discrimination, exclusion d’éducation. « Ces difficultés et la souffrance qu'elles engendrent ne sont pas assez reconnues. Nous devons travailler en collaboration avec les jeunes et leurs familles pour répondre à ce type de situation de manière précoce et pour identifier les solutions dans lesquelles investir. Cela garantit un soutien global pendant que nous remodelons ces systèmes inéquitables pour les mettre au service de nos communautés », rapporte Iliana Pujols, membre du groupe consultatif composé de jeunes de moins de 25 ans, actif durant la conception du Congrès et les différentes conférences.
L’événement coorganisé par Terre des hommes a réuni près de 4800 participants de tous les âges issus d'une centaine de pays différents.
Retrouvez la déclaration finale ici : www.tdh.ch/fr/mediatheque/documents/global-declaration-justice-children