Egypte : Pour une justice juvénile basée sur les droits de l’enfant
Un projet de 24 mois impliquant tous les acteurs
L’Egypte est signataire depuis 1990 de la convention internationale des droits de l’enfant. Au cours des dernières années, elle a connu des avancées sur le plan judiciaire. Les mineurs ne sont pas soumis à la peine de mort et des efforts ont été faits au niveau de la garantie de procès équitables et de la présomption d’innocence. Implantée en Egypte depuis 30 ans, Terre des hommes a donc décidé d’apporter son soutien au gouvernement égyptien en lançant un vaste projet dans le but d’améliorer l’approche du système de justice juvénile dans le pays. S’étalant sur deux ans, du 1er juin 2012 au 31 mai 2014, il se concentre sur 4 des 27 régions du pays, à savoir celles du Caire, d’Assiut, de Sohag et de Damietta.
L’un des principaux écueils du système actuel vient du manque de coordination entre les différents acteurs. Tdh tend à inclure dans son projet, tous les ministères liés à la justice juvénile, à savoir ceux de la justice, de l’intérieur, des affaires sociales et bien sûr de l’éducation. Le projet englobe également 11 ONG nationales et internationales. Les différentes phases du programme couvrent de nombreux domaines comme le développement des capacités des professionnels du droits à user d’alternatives à la privation de liberté (avocats, procureurs, juges), l’établissement d’avocats spécialisés dans le droit des enfants, la publication d’un guide de sensibilisation à la justice juvénile, la création d’un comité de gouvernance, ainsi qu’un suivi des jeunes accusés, depuis leur interpellation jusqu’à leur placement dans les centres.
Terre des hommes va apporter un soutien psychologique à une équipe de vingt personnes présente au sein de ces deux institutions de réhabilitation, à au moins 140 filles se trouvant dans les centres, ainsi qu’à plus de 70 membres de leurs familles. 2 institutions et 22 professionnels de la justice, dont 6 procureurs et 6 juges vont également être sensibilisés à d’autres approches pour traiter des cas impliquant des mineurs. Au final, les principaux bénéficiaires seront évidemment les jeunes en conflit avec la loi qui devraient être mieux encadrés et soutenus tout au long de leur parcours judiciaire.
Collaborer avec le gouvernement égyptien
L’objectif principal du projet est d’améliorer en collaboration avec les ministères concernées le système de justice juvénile. Tdh souhaiterait qu’au terme du projet, l’Egypte tende vers un système privilégiant les droits des enfants et leurs intérêts à long terme. A l’image des collaborations qu’elle mène avec les gouvernements de Mauritanie, du Burundi, de Roumanie, du Nicaragua ou encore du Pérou, Terre des hommes s’engage à passer le flambeau au gouvernement égyptien.