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16.10.2013 - Actualité

La soif de vivre de Manjuara

C’est au cours de l’assemblée mensuelle réunissant les femmes du village pour effectuer le suivi de croissance des enfants en bas âge que la petite Manjuara a été repérée. Ces suivis de croissance sont organisés par Terre des hommes conjointement avec les agents de santé du Gouvernement. Tous les enfants du village y sont pesés, leur taille et tour de bras mesurés afin de reporter ces données sur la fiche de santé personnelle. Si la courbe fléchit, la mère est immédiatement alertée.

C’est ce que l’agent de santé employée dans le cadre du projet financé par Terre des hommes a fait lorsqu’elle a vu que Manjuara se situait dans la zone rouge signalant un cas de malnutrition aigüe sévère. Son cas nécessitait plus que des conseils, mais une prise en charge médicale pour enrayer la maladie. Le bébé de neuf mois ne pesant que 5,8 kg a donc été hospitalisé dans le centre nutritionnel de Patharpratima.

Le sourire comme indicateur de santé

Depuis, trois semaines à peine se sont écoulées. La mère, Shahajadi raconte: «J’avais peur de venir seule dans ce centre. Mais je suis contente d’avoir osé venir.» Rassurée par ce qu’elle a vécu et partagé avec d’autres mères, elle énumère ce qu’elle a appris: «les leçons de cuisine, le lavage des mains avant les repas, la fréquence des repas et bien sûr l’eau propre». Bien plus que les 800 grammes qu’a pris Manjuara durant ces 17 jours, c’est le sourire retrouvé de sa fille qui lui indique que son enfant est sur la voie de la guérison.

La prise en charge complète est un aspect important de la stratégie développée par Terre des hommes dans le cadre de ce projet: beaucoup de familles ne pourraient simplement pas envoyer leurs enfants au centre nutritionnel faute de ressources financières suffisantes. La perte de salaire occasionnée par l’absence de la maman est également compensée: les mères emportent à la maison des vivres (riz, soya, lentilles, huile) ainsi que du matériel de première nécessité (vêtements, moustiquaires, couverture).

Pourquoi est-elle malnutrie?

L’arrivée dans le village est émouvante. La famille est si contente de retrouver Manjuara qui se porte mieux. La grand-mère et l’arrière-grand-mère, tout comme la jeune tante, se pressent pour serrer l’enfant dans leurs bras.

Mais comment Manjuara en est arrivée là? La végétation est luxuriante et de prime abord la nourriture n’a pas l’air de manquer. Alors pourquoi l’Inde compte 50 millions d’enfants gravement sous-alimentés? «Il est vrai que le riz est abondant mais les gens n’y ont pas accès, la terre ne leur appartient pas. La plupart sont des travailleurs journaliers», explique Willy Bergogné, délégué de Terre des hommes en Inde. Dr Shusmata Kumar Mandal, médecin au centre nutritionnel de Terre des hommes, raconte que «la malnutrition est surtout liée au manque de connaissances en matière de nutrition et d’hygiène et au jeune âge des mères.» Et d’ajouter: «A la première grossesse, la future mère n’a souvent pas encore 18 ans et est elle-même malnutrie.»

Le seul projet d’aide

En effet, les chiffres sont effrayants: plus du tiers des enfants ont un poids inférieur à la norme et un enfant sur cinq âgé de moins de cinq ans souffre de malnutrition aiguë. Sachant que ces derniers ont entre cinq et dix fois plus de risques de mourir que des enfants bien alimentés, il était urgent d’agir. C’est pourquoi Terre des hommes s’engage avec ce grand projet de lutte contre la malnutrition. Ce projet est le seul de ce type ayant cours dans l’Etat du Bengale-Occidental, qui comprend pourtant une population de 90 millions d’habitants.

Avec 100 francs, Terre des hommes peut financer une prise en charge complète d’un enfant gravement malnutri. Faites un don maintenant.

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