Les restavek, une forme d’esclavage moderne

La Fondation Terre des hommes vient aux secours de ces enfants exploités et maltraités en Haïti. A travers le programme de protection et d’aide à l’enfance de Tdh, 50 enfants en situation de domesticité ont été pris en charge. Parmi ces enfants, 60% ont moins de 14 ans, et l’âge moyen des filles est de 10 ans et demi.

Qui sont ces enfants victimes d’esclavage ?

21% des enfants haïtiens de 5 à 14 ans sont engagés dans des activités de travail. Les enfants employés comme domestiques doivent souvent abandonner l’école en raison de leur situation ou des exigences de leur employeur, ce qui les expose encore davantage à l’exploitation.

L’isolement physique et social de ces enfants a été délibérément entretenu par leurs employeurs. Ils perdent ainsi leurs repères et n’ont plus de contact avec leur famille. Logés par la famille dans laquelle ils travaillent, la confusion du lieu de travail et du domicile est extrêmement problématique car elle isole davantage les enfants domestiques.

Les tâches quotidiennes exigées par l’employeur sont exténuantes pour des enfants si jeunes. Le travail forcé peut aller jusqu’à 17 heures par jour, et souvent, leur journée commence à 4h30. Rapidement, la santé physique et psychique de ces enfants en est affectée, et bien souvent les traitements médicaux prescrits au préalable sont négligés.

Sortir ces enfants de la spirale

L’équipe de protection Tdh a identifié 50 enfants en situation de domesticité, sur des critères de problématiques d’ordre social, familial, psychologique et sanitaire. Une prise en charge individuelle socio-éducative a été assurée pour ces enfants par une équipe pluridisciplinaire de Tdh : travailleurs sociaux, infirmière, psychologue et agent socio-économique.

Parmi les enfants identifiés, la majorité sont victimes de maltraitance : abus physiques et émotionnels, violence sexuelle, traitement médical négligé. Dans le reste des cas, beaucoup d’enfants souffrent de troubles d’ordre social et psychologique, dont parmi eux les filles-mères ou enceintes.

Pour Tdh, le travail consiste avant tout de rechercher la famille de ces enfants considérés comme séparés, et de travailler à un processus de réunification avec leur famille biologique ou de placement au sein d’une famille d’accueil agrémentée et suivie, tout en essayant de garantir un minimum de conditions de protection à l’enfant pendant le processus de réunification ou de placement.

Renforcer le cadre légal et le respect des lois

Alors que Haïti est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant (1989), de la Convention sur les pires formes de travail des enfants (1999) et du Protocole de Palerme (2009), la législation nationale ne protège pas pleinement les enfants des diverses formes de trafic ou maltraitance.

Afin de faire face à la situation inquiétante des restavek et pour réduire le nombre d’enfants en situation de domesticité, Terre des hommes, en collaboration avec l’IBESR (Institut du Bien-être Social et de Recherches), continue les efforts d’amélioration des conditions de vie des enfants et le renforcement des instruments de protection au niveau de l’Etat et de la justice.

Par l’élaboration et la mise en place du dispositif national de placement en famille d’accueil, Tdh contribue à améliorer la prise en charge des enfants en situation de rupture familiale et des enfants victimes d’abus, de violence ou d’exploitation préjudiciable à leur développement.

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