Roumanie: sortir les familles Rom de la pauvreté
En Roumanie, près de la moitié des enfants risquent de tomber dans la pauvreté et l’exclusion sociale. L’état de leur logement est déplorable, laissés seuls par les parents qui émigrent, ils sont déscolarisés, victimes de violences ou ont des problèmes de santé. Terre des hommes (Tdh) aide les populations vulnérables de Roumanie, telles que les Roms, à améliorer leur situation en créant de petites entreprises dans des régions où il y a peu d’emplois.
La Roumanie compte le plus haut taux de pauvreté enfantine de l’Union Européenne. Cela fait 25 ans que Tdh travaille dans ce pays pour améliorer la vie des enfants défavorisés et leur famille. «Nous ne pourrons véritablement résoudre les problèmes sociaux d’une communauté sans œuvrer également au niveau de son développement économique», explique Radu Răcăreanu, notre directeur du projet Autonomisation Economique en Roumanie.
Avec notre projet «zefiR - Ensemble pour l’Autonomie», nous soutenons le développement de 12 communautés, à forte population Rom. Depuis 2013, plus de 5200 enfants ont bénéficié des progrès réalisés en matière d’éducation, de santé et d’hébergement. La composante la plus récente de ce projet est axé sur le développement économique. Cette année, nous aidons 28 familles à fonder une nouvelle petite entreprise ou à développer celle qu’elles ont déjà. Conjointement avec nos partenaires PACT Foundation et NESsT Foundation Romania, nous avons alloué plus de 160’000 CHF pour soutenir ce projet et offert des formations en entreprenariat à des familles.
Une étable pour Simona
L’une de ces petites entreprises est celle de Simona Caldararu, mère de 3 enfants, qui a acheté une vache en 2012 afin de vendre du lait à ses voisins. «La vache a eu des veaux et notre petite entreprise a grandi: nous avons gagné assez pour acheter une petite étable. L’aide de Tdh nous a permis de construire notre propre étable et maintenant je cherche à employer quelqu’un pour m’aider à m’occuper des vaches. C’est beaucoup de travail: les vaches ne prennent jamais de vacances. Mais ce que je fais, je le fais pour mes enfants. Si j’ai plus d’argent je peux leur acheter des vêtements, des chaussures et les livres dont ils ont besoin pour l’école et je peux acheter de la bonne nourriture. J’ai également choisi de travailler à la maison afin de pouvoir m’occuper d’eux», nous raconte Simona.
Un investissement à long terme
Les petites entreprises familiales offrent une possibilité de meilleures conditions de vie, mais elles représentent également un investissement à long terme. «Je suis fier de donner un exemple à ma fille, de lui montrer la valeur du travail, l’importance de gagner sa vie et de gérer ses finances. J’espère qu’elle ira à l’université en ville quand elle sera adulte, mais même si elle reste ici et qu’elle travaille dans l’agriculture, elle aura quelque chose pour démarrer et pourra le développer», explique Costica Safta, père Rom d’une petite fille encore non scolarisée (dans l'image en haut), qui a construit sa première serre grâce au projet zefiR.
Nous continuons à soutenir les entrepreneurs en les formant et en les coachant, dans le but qu’ils puissent mieux vendre leurs produits, augmenter leur productivité, adapter leur production aux besoins du marché, et identifier de nouvelles possibilités de gain pour développer leur entreprise. «Ce projet change les mentalités au sein des communautés Rom ainsi que dans leurs rapports avec les autres communautés. D’un côté il renforce leur estime de soi par le développement d’activités économiques, et d’un autre côté, il combat les préjudices dont les minorités sont l’objet», rapporte Radu.
Notre projet en Roumanie crée des modèles de développement économique par le biais de formations, conseils, coaching, facilitation et allocation de budgets. Nous montrons un exemple de comment les entreprises peuvent se développer et contribuer au bien-être des familles des petites communautés vulnérables.