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22.03.2020 - Actualité

Rendre l’eau potable accessible à tous

L’accès à l’eau potable est l’un des premiers besoins fondamentaux à couvrir en cas d’urgence. 210 millions d’enfants qui vivent dans des situations de fragilité ou de conflit n’y ont pas accès. Les épidémies comme le choléra se propagent très vite dans ces contextes où l’eau courante est rare, les systèmes d’assainissement défaillants et les pratiques d’hygiène mauvaises. L’approvisionnement en eau est d’autant plus limité lorsque le contexte sécuritaire ou géographique empêche l’accès aux populations affectées.

La ville de Rann, située dans le nord du Nigéria, près de la frontière du Cameroun, abrite un camp de personnes déplacées. Ce camp a été brièvement occupé par Boko Haram début 2019 et vit toujours sous la menace constante d’attaques. Par ailleurs, toutes les routes sont inaccessibles pendant la saison des pluies. L’accès à Rann est donc très difficile et peu fréquent pour les équipes de Tdh.

Former les volontaires communautaires

Grâce à une collaboration continue avec la communauté du camp de Rann, nous parvenons à garantir malgré tout l’accès à l’eau potable pour les familles déplacées. Pour y arriver, nous avons formé 90 volontaires au traitement de l’eau au chlore (chlorination), ce qui permet de la désinfecter et de la rendre potable. Les volontaires organisent également des sessions de sensibilisation pendant lesquelles ils expliquent les bonnes pratiques en matière de lavage des mains à leur communauté. Nos équipes ont construit 200 toilettes et 200 douches dans le camp.

«Depuis fin 2018, il n’y a pas eu un seul cas de choléra et nous parlons d’une zone du Nigéria où les épidémies de choléra sont endémiques», explique Bruno Pascual, notre expert en eau, assainissement et hygiène dans les situations d’urgence. A ce jour, Tdh est la seule organisation dans le camp de Rann capable de donner accès à l'eau aux 35'000 personnes qui y vivent.

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Contrôle qualité à distance

Nos spécialistes n’ont pas la possibilité de se rendre régulièrement sur place pour vérifier la qualité de l’eau traitée. «La question était de savoir comment travailler à distance tout en maintenant la qualité de l’eau potable», ajoute Bruno Pascual. La solution ? Des capteurs installés dans les points d’eau qui transmettent en temps réel les informations sur l’état de l’eau. Ce système permet de détecter la présence d’agents pathogènes dans l’eau et de donner des instructions aux volontaires pour ajuster la chlorination.

Le contrôle de la qualité de l’eau est essentiel pour garantir la santé des familles. Il permet ainsi d’améliorer la survie de milliers d’enfants et de leurs familles vivant dans des zones de guerre difficilement accessibles.

Ce prototype est actuellement testé à Rann. Nous prévoyons de le reproduire dans d’autres contextes d’urgence afin de mieux prévenir les épidémies.

Crédit photo: ©Tdh/A.Akande