Une eau toujours propre pour se laver les mains
À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, nous vous présentons une innovation mise en œuvre par nos équipes sur le terrain.
Tourner le robinet et voir couler de l’eau propre à volonté… Ce qui paraît comme une évidence dans beaucoup de pays ne l’est pas dans tous les contextes. Le lavage des mains est un des gestes les plus importants pour freiner la propagation de virus. Mais comment faire lorsque l’on se trouve dans une zone aride, un camp de personnes déplacées ou une école sans liaison à l’eau courante ?
Curieuse installation dans le centre de santé de Macina au Mali : un grand cube noir d’un mètre de hauteur, avec un évier et un robinet intégrés. Pour actionner l’arrivée d’eau, il suffit de poser le pied sur une pédale. Quand on y regarde de plus près, on remarque que le cube n’est pas branché aux canalisations. Il suffit de le soulever pour le déplacer dans une autre pièce.
Cette installation, c’est Gravit’eau, un système qui permet de réutiliser l’eau en circuit fermé. Une fois utilisée, l’eau s’écoule dans un premier réservoir qui élimine les résidus et la graisse. Elle passe ensuite à travers une membrane filtrante si fine qu’elle empêche les bactéries et les virus de passer. A la fin de ce processus, on retrouve donc une eau purifiée à 99,9% qui, grâce à la pompe à pied, remonte dans le robinet pour être réutilisée.
«Chaque jour, lorsque j’arrive à l’école, je fais la queue pour me laver les mains avant d’aller en classe. S’il y a des enfants plus petits, je les aide à pomper l’eau avec le pied pendant qu’ils se lavent les mains. On se lave aussi les mains à la récréation et après l’école», Baba, 10 ans, Nigéria.
Gravit’eau s’avère très utile dans des endroits qui ne sont pas reliés à l’eau courante. Terre des hommes va en installer environ 150 de plus au Mali, au Burkina Faso et au Nigéria. Un travail fait en partenariat avec l’association suisse Gravit’eau et la FHNW. Chaque endroit a ses spécificités. Dans des centres de santé, ces lavabos mobiles doivent être assez petits pour passer à travers des portes. Dans les camps de personnes déplacées, ils sont munis de quatre robinets et dans les écoles, ils sont adaptés à la taille des enfants. Ces systèmes sont construits sur place, avec les matériaux locaux – à part les filtres et la pompe à pied qui sont importés depuis la Suisse. En parallèle, nos équipes informent le personnel et les populations sur l’importance de se laver les mains, et sur les techniques pour le faire efficacement.
Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Par rapport à un lavabo habituel, avec la même quantité d’eau, on peut multiplier par 100 le nombre de lavages des mains ! Pour une école de 500 enfants, Gravit’eau permet ainsi d’économiser 6000 litres d’eau par mois. Cela représente d’importantes économies d’eau qui permettent de réduire l’impact écologique de ce geste crucial.
«Ce système a été installé il y a maintenant deux ans. Les enfants ont appris à se laver les mains. Depuis, on n’a recensé aucun cas de choléra», Bilama Ibrahim, chef communautaire au Nigéria.
Crédits photos: ©Tdh
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La Chaîne du Bonheur est le système de collecte et de solidarité humanitaires de la Suisse. Elle bénéficie du soutien des radios et télévisions de SRG SSR idée suisse et travaille en étroite collaboration avec la presse et les médias privés. Les opérations sur le terrain sont menées par des organisations suisses d’entraide expérimentées. Pour Terre des hommes, la Chaîne du Bonheur est un de ses principaux partenaires lors de catastrophes naturelles notamment.
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