Grèce: Unir les jeunes par le sport
La Semaine européenne du sport célèbre cette année sa cinquième édition. Elle est marquée par une belle victoire, puisqu'après une longue bataille administrative, un premier réfugié en Grèce a obtenu l'autorisation officielle de jouer au football dans une ligue professionnelle. Pourtant, plus de 30’000 jeunes réfugiés sont toujours en proie à des difficultés, séparés de leurs proches et reçoivent très peu de soutien. Le manque d'accès aux services d'éducation ou de santé, le manque de futurs perspectives et les expériences traumatisantes par lesquelles ces personnes sont passées nuisent à leur bien-être. En leur offrant un environnement sûr, Terre des hommes (Tdh) se sert du sport pour transformer cette vulnérabilité en force.
« Lorsque leur sont données de réelles opportunités de participation, les jeunes ont une capacité incroyable à utiliser leur énergie et leur créativité pour initier un changement positif dans leur vie et leur communauté » explique Maria Bray, notre spécialiste en protection de l'enfance. A Thessalonique, l'un des principaux ports en Grèce qui accueille les réfugiés d'Afrique et d'Asie, Tdh mène un projet de football qui renforce l'intégration sociale et le bien-être émotionnel des jeunes réfugiés. Grâce aux activités organisées, ils peuvent rencontrer des amis et acquérir des compétences de vie et sportives. Tdh identifie également les plus vulnérables d’entre eux afin de les informer sur leurs droits. Si nécessaire, nous les orientons aussi vers des services de protection, de santé ou de santé mentale.
Un lieu sûr pour jouer
Des études montrent que l'apprentissage à travers le sport améliore l'estime de soi, la confiance et la capacité à prendre sa vie en main. Le sport peut être un excellent outil de divertissement et de soutien psychosocial pour les enfants et les jeunes réfugiés, mais il peut aussi devenir dangereux si aucune politique de protection n'est mise en œuvre. Maria Bray ajoute : « Notre priorité est de s'assurer que le sport soit sans danger pour les enfants. Malgré les bienfaits incontestables du sport, sa pratique comporte des risques à long-terme sur les enfants et les jeunes athlètes. C'est pourquoi Tdh assure la sécurité des enfants dans le milieu sportif en créant un environnement positif et sûr. »
Nous formons les entraîneurs de football à la protection des enfants. Nous leur apprenons à utiliser une communication appropriée, à promouvoir l'égalité et l'équité, à identifier des comportements qui peuvent indiquer des problèmes dans la protection et à améliorer les relations entre les jeunes participants. Cela permet notamment de prévenir l'adversité, les conflits entre les jeunes, les problèmes psychologiques et l'épuisement.
Acquérir des compétences de vie
Les entraîneurs leur enseignent la collaboration, la communication, la gestion des émotions, la pensée créative et la responsabilisation à travers le football, tout en étendant ces compétences à des situations du quotidien. Dans les espaces sécurisés où ils ont la possibilité de s'exprimer, les jeunes peuvent réfléchir, changer certains aspects de leur vie et se soutenir mutuellement face aux risques potentiels. « Le football me change les idées, et nous avons le soutien de l'entraîneur. Les sessions de football m'aident à persévérer pour trouver une solution », déclare Amir*, 19 ans, qui a été footballeur professionnel avant de devoir fuir le conflit en Irak. Au final, l'équipe devient un appui. Les participants resserrent leurs liens par la pratique et la réflexion autour du football, et comment appliquer les compétences acquises dans leur quotidien. Amir a aussi participé à notre événement ‘Football for all’ qui a réuni des jeunes de 24 pays. Il ajoute : « Il y avait tellement de nationalités différentes ! Je me suis senti revivre, je me suis dit qu'il y avait encore de l'espoir. »
*Le nom a été changé pour des raisons de protection
Crédit photo: ©Tdh